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5 mars 2010 5 05 /03 /mars /2010 10:36

Decor 0113a


Et oui, ça y est, notre contingent de 100 points pour DBM étant achevé, ou presque (il ne me manque plus qu'un socle de cavalier tandis que Mach' a déjà 128 points. Faut dire qu'avec ses Spartiates Reg Sp(S) à 7 points le socle, ça va vite !), nous nous lançons dans la fabrication de décors propres à DBM (car c'est bien beau les figs, mais il nous faut un champs de bataille digne de ce nom !). Pour commencer doucement mais sûrement, je me suis lancé dans la construction de l'autoroute A-481 reliant la Perse à la Grèce par l'Hellespont.

Comme dans toute création de décors utilisés pour le jeu avec figurines, il convient de prendre en considération deux concepts qui quelque part constituent le Yin et le Yang de la création de décor. L'un étant la jouabilité, l'autre l'esthétisme (un décor magnifique étant souvent injouable, et vice versa). Et il semblerait qu'à DBM cet antagonisme atteint son paroxysme. Ceci s'explique très facilement : les décors à DBM sont d'un
intérêt crucial à haute valeur stratégique et changent du tout au tout la physionomie de l'engagement à venir. Ne pas prendre en considération le décor relève de la défaite assurée. Le décor est donc avant tout à DBM un élément de jeu plus qu’un élément de… décor ! C'est un des points qui peut être malheureusement dénigré dans d'autres règles, comme dans "Art de la Guerre" pour ne pas la citer (où on peut assez simplement se "débarrasser" du décor pour jouer en morne plaine). Ce qui enlève un certain intérêt ludique (d'autant que DBM intègre la composante navale et la défense des villes qui, si elles sont abordées de manière succincte, relèvent d'autant la richesse du jeu). J'ose d'ailleurs lancer le débat suivant : ceux qui ont fini par abandonner DBM par lassitude ont-ils explorer toutes les options que la règle propose ? Autre point qui fait qu'à DBM l'esthétisme est souvent mis de coté : la précision qu'exige la règle. C'est bien simple, on peut y jouer avec une règle d'arpenteur. Le placement se faisant au millimètre, cela laisse peu de place aux décors exhubérants.

Les décors ne sont donc pas à DBM pour faire joli mais font partie intégrante du jeu. La règle a d’ailleurs participé au développement sur les tables de jeux des éléments de type 2D (le relief d'une colline étant, par exemple, simplement représenté sur un bout de carton en dessinant, par un trait, sa ligne de
crête. Niveau esthétisme, on repassera !). Si cela se comprend très bien pour l'organisation des tournois qui impliquent l'utilisation d'un grand nombre de décors et où la jouabilité est prépondérante (compétition oblige), cela s'excuse beaucoup moins dans le "cercle privé" (et si on se ramenait tous avec nos superbes décors jouables aux tournois, cela faciliterait grandement la tache des organisateurs). La fabrication des décors, si elle peut en rebuter certains, est loin d'être inaccessible (on arrive très facilement à avoir de très beaux rendus). On s'est donc lancé le défi avec Macha de fabriquer des décors jouables et beaux. Autant jouer aux jeux sur hexagone ou carrément enlever les figs de nos socles si c'est pour avoir un champs de bataille aussi plat que les pattes d'un canard. La clé de ce défi est donc l'intégration réelle de la composante "esthétique" aux décors DBM (c'est Mach' qui s'occupe des collines, autant vous dire qu'il va s'amuser !!).

Appliquons dès à présent ces concepts à l'autoroute dont je vous parlais plus haut. La composante "jouabilité" peut, à mon sens, se développer elle-même de la façon suivante : "respect des règles" (intégration au décor des impératifs de la règle) et "évolution des figurines sur le décor" (ou comment va-t-on pouvoir bouger nos figurines sur l'élément de décor).

Respect des règles : que nous dit DBM sur les routes (Rd) ? Qu'elles peuvent être non pavées, qu'elles doivent être large approximativement d’un élément de front (soit 40mm) ou moins. Elles peuvent aussi traverser les autres éléments de terrains. Dans leur placement, on apprend qu'elles peuvent traverser soit une largeur soit une longueur de table.

Application directe : l'approche la plus simple nous préconise d'utiliser la méthode de l'élément de route plutôt que de fabriquer une route dans son ensemble (bien trop fastidieux à réaliser et très peu polyvalent). Nous différencierons les éléments simples des éléments intégrés à un autre élément de décor (route traversant une rivière, une colline ou encore une BUA) qui demandent une approche tout autre et individualisée (carrefour, pont, etc.). Le cas le plus souvent rencontré étant la route traversant la table dans sa largeur, je me décide donc à réaliser 4 éléments simples de 30cm de chemin en terre battue (une table à DBM faisant 1m80*1m20). L'ensemble simulera une route plate. Pourquoi 30cm pour un élément ? Il s'agit là encore d'un compromis entre esthétisme et pragmatisme. Un élément trop long est bien souvent fragile (à moins d'utiliser un carton d'1cm d'épaisseur, mais là aussi niveau esthétisme on repassera...) et difficile à réaliser. A contrario, un ensemble d'éléments trop petits demandera plus de temps à réaliser (grande répétition des étapes de fabrication pour chaque élément) et le grand nombre de jonctions entre chaque élément rendra l'ensemble moins harmonieux.

Esthétisme : elle implique une donnée à ne pas laisser de coté : la polyvalence de l’élément de décor (le but étant de ne pas devoir réaliser un champs de bataille pour chaque partie…). Cette donnée nous conforte dans notre choix d’élément individualisé : cela nous permet de réutiliser l’élément dans bien d’autres configuration en changeant tout simplement la nature des autres éléments auxquels il est juxtaposé (la réalisation d’un élément « pont » nous permettra de réutiliser la même route pour traverser une rivière sans avoir à refabriquer les autres éléments).


Réalisation (enfin !) :


La découpe : j’ai choisi un carton plein de deux millimètres d’épaisseur acheté dans un magasin pour la peinture et les arts décos. Pourquoi 2mm ? parce que là aussi c’est un bon compromis entre solidité et esthétisme. J’ai donc découpé dans celui-ci quatre éléments de 300*40mm (40mm de large car c’est la largeur maximum qu’autorise la règle –DBM, pas celle qui sert à tracer…). L’idéal est d’utiliser un cutter bien aiguisé et de s’appuyer sur une règle (de tracer cette fois-ci) pour une réalisation précise et rapide. Et mettez-vous sur un support qui ne craint pas si vous ne voulez pas vous faire engueuler !

 

Decor 0082Ach, kel rektitüd !

 

On obtient donc quatre beaux rectangles. Un peu trop carré peut être pour une route ? S’il est vrai que j’ai parlé d’autoroute, on est quand même au Ve s. av J-C. On va donc tout simplement reprendre, toujours au cutter, les cotés de la route pour la rendre un peu plus naturelle (je rappelle que la règle autorise que la largeur de la route soit inférieure à 40mm). Reprendre d’un millimètre ou deux suffit amplement à casser la silhouette trop carrée de notre section. Il convient de laisser les extrémités de chaque élément à 40mm pour que les élément se rejoignent sur une largeur identique.

 

Decor 0088Non, ce n'est pas un test d'optique...

 

L’étape suivante est la plus chian.. longue : le ponçage des bords de la route. Cette étape peut paraître superflue mais est justifiée à plus d’un titre. Premièrement, elle casse la silhouette trop carrée de l’épaisseur du carton et permet donc une meilleure intégration de cet élément au reste du décor. Secundo, elle permet une meilleure évolution des plaquettes qui traversent la route. Avec cette légère pente, les plaquettes qui « traversent » sont beaucoup moins en équilibre entre la route et la table. Le placement en est d’autant plus précis. Bien sur, la corrélation directe est que la route épouse beaucoup moins bien les plaquettes qui suive cette même route. Mais comme ça n’entame en rien la précision du placement des plaquettes dans ce sens, c’est un sacrifice qu’on peut bien faire. En fait, dans l’idéal, il faudrait que la route soit plus large. Il faudrait 40mm bien plat plus 5mm de part et d’autre pour la pente douce. A ceci prêt que la règle impose une largeur maximale de 40mm… A chacun de trouver le compromis qui lui convient le mieux.

 

Decor 0090J'aurais pu faire une meilleure photo...

 

Pour le ponçage en question, j’ai utilisé du papier de verre. Je ne sais si c’est la meilleure méthode mais le résultat est satisfaisant. Là aussi il faut trouver le bon compromis entre un abrasif pas trop grossier pour ne pas arracher le carton mais ni trop fin pour ne pas y passer trois heures. Pour avoir une idée du résultat à obtenir, le mieux est de convertir une de ses plaquettes en agent de la DDE et de la placer sur la pente en question pour savoir si elle est satisfaisante. A savoir que l’épaisseur de grains de sable qu’on mettra ensuite est à prendre en compte.

 

Decor 0095

 

Texture : meme méthode que j’utilise pour mes socles, colle à bois recouverte de sable ! Il faut juste faire attention à bien étaler la colle à bois sur toute la surface et qu’elle soit répartie de façon homogène. Pour là aussi ne pas y passer trois heures, il vaut mieux utiliser un pinceau assez large (j’utilise carrément un pinceau pour peindre les murs, assez fin…). Ensuite il faut tout simplement saupoudrer allégrement de sable.

 

 

Le séchage : c’est une étape à part entière à ne pas négliger. Un mauvais séchage verra le carton se rétracter et donc un élément pas du tout plan et inexploitable pour le jeu. L’idéal est tout simplement de recouvrir l’ensemble d’une charge lourde, tel quel (je trouve les livres appropriés. Rien ne vaut le poids de la culture…). Pour être sur que le temps de séchage a été suffisamment long, le mieux est de laisser agir toute une nuit. J’ai eu le malheur de penser que le séchage avait été suffisant pour mes deux premiers tronçons mais lorsque je me suis levé le lendemain, ceux-ci s’étaient légèrement rétractés vers le haut. Et là c’est d’autant plus long à rattraper.

 

Decor 0102

 

Une fois le séchage fini, et le sable excédentaire récupéré, il faut de nouveau faire appel à vos agents de la DDE. Faites les passer le long de cette route pour voir s'il n'y a pas des grains de sables disgracieux à même de déséquilibrer un convoi. Il faut aussi retirer les grains de sables qui sont aux extrémités pour assurer la meilleure jonction possible entre les éléments.

 

Decor 0099

Decor 0101Quelle jonction !

 

La peinture : étant donné que je souhaite réutiliser ces éléments de route quelque soit la région du monde où se déroule la bataille, j’ai choisi de les peindre à base d’ocre jaune. Pour éviter de me ruiner et de devoir utiliser dix pots de Prince Auguste par élément de route, j’ai acheté de l’acrylique en gros tube, toujours dans un magasin d’arts et loisirs. Là aussi je l’applique au gros pinceau (le meme que pour la colle) pour la base en ocre jaune.

 

Decor 0103C'est ce quon appelle un pinceau convenable...

 

 

A savoir que le fait de réappliquer une couche humide (en l'occurence la peinture diluée) peu exiger une nouvelle étape de séchage (suivant le type et l'épaisseur de carton utilisé ainsi que le type de colle à bois). Une autre technique, pour faire d'une pierre deux coups, consiste à mélanger peinture et colle à bois légèrement diluée. Outre le gain de temps, c'est l'adhérence des grains de sable qui peut s'en trouver altérée (perso, je n'utilise cette technique que pour les grandes surfaces. Du type carrefour ou au champs, voir au lefoncé du coin). Si toutefois à la dernière étape vous vous trouvez toujours avec des éléments ondulés, une ultime humidification (à ne faire que sur la face qui s'est rétractée), simplement avec de l'eau, vous permettra de rattraper le coup après une bonne nuit de sèchage sous une pile de livres (l'acrylique présente en effet l'avantage de ne pas se diluer une fois sèche). Dans les cas extrêmes, lorsque le carton s'est bien humidifié et qu'il est assez souple, on peut rattraper le tout à la main, par de petites flexions dans le sens opposé à la rétractation du carton. La texture et votre peinture n'en souffriront nullement.


 

Decor 0105On passe le rouleau compresseur chef ?

 

 

Ensuite j’ai repris un pinceau de taille adaptée pour la peinture sur figurine et j’ai procédé à l’éclaircissement par un brossage à sec.

 

Decor 0108Brossage en cours...

 


Et le résultat final, TADAM (j'aime bien cette formule) :

Decor 0109

 

On peut bien évidemment agrémenter d’un flocage sur les bords voire aussi au milieu de la route pour simuler le passage de véhicules à roues.

 

Decor 0110aDecor 0111

 

Quoiqu’il en soit, entre le découpage (10minutes), le ponçage (5min par élément), le sablage (2mn/el), et la peinture (5mn/el), on obtient, temps de séchage non compris, une belle route d’1m20 en une heure de temps. Donc plus d’excuses pour ne pas avoir de beaux chemins de terre parcourant vos champs de bataille. En fait, ce qui est vraiment déterminant dans le temps qu’on passe à faire des décors, c’est la pertinence des outils et des matériaux utilisés. Autant cela peut aller très vite, autant il est vrai que si on n’a pas le bon outil ou le bon matériaux, le temps passé peut vite se multiplier par deux, voire plus… Il ne faut pas aussi hésiter à prendre cinq minutes de réflexion avant de se lancer dans la fabrication d’un décor, histoire d’envisager toutes les problématiques et de ne pas se retrouver face à une déconvenue en pleine création. L’expérience aide beaucoup en ce sens. Donc plus vous créerez, plus vous serez rapides et efficaces ! Alors… tous à vos établis !!

Decor 0114aOn voit nettement le décalage sur les bords...

Decor 0115a
...qui a son intérêt !
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